La « Purge des lépreux ». Maladie, justice et société en Auvergne à la fin du Moyen Âge / par Johan PICOT
Dès le début du XIIe siècle au plus tard, l’Auvergne assiste au retour de la lèpre. Au sein du diocèse de Clermont, une ville se démarque par sa politique d’assistance et par les dispositifs sanitaires qu’elle met en place : Montferrand. La ville paraît la plus organisée du territoire avec sa léproserie qui fait figure de « centre de dépistage » pour les malades. Prise en charge par le consulat, la pratique qui consiste à examiner les personnes soupçonnées de lèpre s’institutionnalise peu à peu et prend, après le rachat de Montferrand par Philippe le Bel en 1292, la forme d’un tribunal royal original et unique en France : « la Purge ».
Présidée par les consuls de Montferrand, la cour a pour but de chercher, convoquer, examiner, juger puis éloigner de la population saine les lépreux de l’Auvergne mais aussi des « pays voisins ». Pour ce faire, cet organe médico-légal bénéficie du concours de la population puisque c’est sur dénonciation qu’agissent le procureur et les magistrats. Le tribunal peut ainsi compter sur un relais indispensable qui regarde avec méfiance les lépreux gyrovagues et justifie ses craintes sous couvert de la recherche de l’ordre et de la santé publics...
Johan PICOT Historien consultant, Docteur en histoire (Université Jean Moulin-Lyon 3), Chercheur associé...
Calendrier
Début : 15 novembre 2024 à 15h30 Fin : 15 novembre 2024 à 17h00
Localisation
Faculté des Lettres - Amphi 3 29 Boulevard Gergovia 63000 Clermont-Ferrand